Cinq ans de prison pour la reine des voleuses – Le Journal de 8H – France Inter – 11/09/2015

Le journal de 8H de Marc Fauvelle
Interview par Sarah Ghibaudo, diffusé sur France Inter le 11 septembre 2015

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Cinq ans de prison pour la reine des voleuses – Par Sara Ghibaudo, | 11 Septembre 2015 à 17:57

Dans le procès des détrousseurs de touristes, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé vendredi des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme, et deux ans ferme pour un gardien du château de Versailles condamné pour complicité. La circonstance aggravante de racisme n’a pas été retenue.

C’est « la reine des voleuses », Sandra, qui écope de la peine la plus lourde : cinq ans ferme, tout comme son mari. Son émule, Cinca, que la procureure avait du coup surnommée « la princesse des voleuses » a elle été condamnée à quatre ans de prison ferme, trois ans pour son mari.

Le tribunal a prononcé des peines légèrement inférieures à celles demandées par le parquet. Il n’a pas suivi la démonstration de la procureure qui avait requis hier des condamnations plus lourdes pour les maris, qui encaissaient l’argent en Roumanie et surveillaient la construction des maisons aujourd’hui confisquées. Si l’un des époux avait l’air de jouer, le plus souvent à distance, un vrai rôle de « coach » des activités de vol, et pouvait se montrer violent, c’était beaucoup moins évident pour le deuxième.

Pas de circonstance aggravante de « racisme »

Le tribunal s’est en revanche montré plus sévère à l’encontre du gardien du château de Versailles, séduit par la reine des voleuses, qui lui facilitait la tâche, et touchait même une partie des gains : trois ans de prison dont deux ans ferme, sans mandat de dépôt (deux ans dont un an ferme requis).

Enfin la défense a remporté une victoire de principe : la circonstance aggravante de racisme n’a pas été retenue. La procureure s’était appuyée sur le fait que les voleurs s’en prenaient surtout à des étrangers, notamment asiatiques, supposés se balader avec de belles sommes en liquides.

Pour l’un des avocats de la défense, Marie Dosé, cette mesure, introduite en 2004, se trouvait là complètement détournée de son objectif : « Cette circonstance aggravante est là pour punir le caractère discriminatoire de violences ou de vols commis par des Français sur d’autres Français du fait de leur appartenance à une minorité. C’était pour renforcer le pacte républicain, pas pour que ça tombe sur des Roumains sans papiers qui s’attaquent à des touristes ! ». Le tribunal l’a entendue.