Marie Dosé, avocate de parties civiles dans le procès Karachi, est l’invitée de Mathilde Munos – France Inter – 16/06/2020

Peines de prison dans le volet financier de l’affaire Karachi : Marie Dosé juge la décision « cinglante »

L’invitée de 6H20 de Mathilde Munos – Diffusé sur France Inter le 16 juin 2020

« Nous étions aussi partie civile dans le volet financier » rappelle Marie Dosé qui défend les victimes du volet terroriste de cette affaire aux nombreuses ramifications, et dans laquelle « les victimes considèrent que c’est l’arrêt des commissions qui ont conduit à cet attentat« . Elle explique le mécanisme : « Il y a eu des rétrocommissions illégales via un réseau un réseau d’intermediaires sur ces contrats d’armements : ils ne servaient qu’à faire revenir l’argent qui servaient à financer la campagne balladurienne. Des commissions exhorbitantes pour des rétrocommissions qui financeront cette campagne ».

« En 2001, au Pakistan on coupe les vivres d’une branches des services secrets d’une  pakistanais qui vont retourner vers les contrats impayés, raison pour laquelle l’attentat a eu lieu. Il y a à la fois l’histoire et le judiciaire.« 

« C’est grâce à l’information judiciaire antiterroriste, 7 ans plus tard, qu’on a compris ce système de rétrocommissions » raconte l’avocate.

« Ce sont les victimes de l’attentat de Karachi qui ont saisi le volet financier de cette affaire. De 95 ( campagne de Balladur) à 2010, quelques oreilles ont sifflé, mais c’est bien la plainte des victimes qui a permis l’instruction judiciaire et qui a conduit hier les prévenus à être condamnés [par des peines de prison ferme] ».

Selon Marie Dosé : « La motivation du jugement est cinglante : les magistrats ont considéré une atteinte exceptionnelle à la confiance dans le fonctionnement de la vie publique » 

Parmi les victimes, dont certains soulagées et très émues, elle estime que c’est « 15 ans de combat pour tous ceux que je défends (…) On a traité ce volet de l’affaire de Karachi avec beaucoup de mépris du coté de la défense, mais tout ceci était vrai. »