Le 8 novembre, la thèse du suicide de Robert Boulin en 1979 a été remise en question par un collège de médecins.
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Le 30 octobre 1979, vers 8h40, deux gendarmes retrouvent un corps dans un étang de la forêt de Rambouillet. Un premier médecin arrive sur les lieux et décrit un homme agenouillé, qui semble prier, à quatre pattes, un bras en l’air. Son visage est hors de l’eau, tuméfié et griffé. Il s’agit de Robert Boulin, 49 ans, le ministre du Travail et de la Participation. La femme du ministre s’était inquiété dès la veille au soir de ne pas avoir de nouvelles de son mari. Vers 23h30, sa famille avait alerté la permanence du ministère de l’Intérieur. À 6h25, des recherches sont lancées pour retrouver une « haute personnalité susceptible d’attenter à sa vie ».
En découvrant le corps, avant l’autopsie, les premières constatations ne laissent aucun doute aux enquêteurs : Robert Boulin s’est suicidé en absorbant des barbituriques. La mort du ministre est rendue publique à 9h34, mais si l’heure de la découverte du corps reste imprécise, il est avéré que six personnalités politiques, dont le Premier ministre de l’époque, Raymond Barre, avaient été alertées de la mort de Robert Boulin dès 2 heures du matin.
Cette thèse du suicide, devenue un vrai mystère politique ces 40 dernières années, est souvent remise en question. De plus en plus, c’est l’idée d’un assassinat destiné à éliminer une personnalité politique gênante qui s’impose. Le 8 novembre dernier, un collège de médecins à rendu une nouvelle expertise qui balaie l’explication du suicide et qui fait plutôt ressurgir celle d’un passage à tabac et d’un décès qui aurait été volontairement maquillé.
Notre invité
Me Marie Dosé, avocate de Fabienne Boulin, la fille de Robert Boulin.