Relaxe au procès Tarnac : « on voit qu’il ne faut jamais lâcher » – Europe 1 – 12/04/2018

Prévenus et avocats ont salué la décision du tribunal de relaxer la quasi-totalité des membres du prétendu « groupe de Tarnac », qualifié de « fiction » par la juge Corinne Goetzmann, jeudi.
Diffusé sur Europe 1 le 12 avril 2018 à 13:31

« Le groupe de Tarnac était une fiction ». Au terme d’une heure de lecture des motivations du tribunal, la présidente Corinne Goetzmann ne mâche pas ses mots. Après trois semaines de procès, la juge vient de mettre à mal dix ans d’instruction, qualifiant les éléments du dossiers d’imprécisions, d’erreurs ou encore d’insuffisances. Et le jugement tombe : la quasi-totalité des prévenus sont relaxés, au premier rang desquels Yldune Lévy et Julien Coupat, soupçonnés du sabotage d’une ligne SNCF.

« Ne jamais cesser de se battre ». Car pour le tribunal, si la présence des deux prévenus le long de la voie ferrée au prétexte d’un week-end en amoureux cette nuit-là peut laisser dubitatif, il n’y a ni preuve, ni même un faisceau d’indices qui prouvent qu’ils aient commis cette dégradation.

À la sortie de l’audience, Yldune Lévy y voit une récompense de l’engagement du groupe, qui a notamment obtenu que la qualification terroriste soit écartée du dossier. « Ce qu’on voit, c’est qu’il ne faut jamais lâcher, il ne faut jamais cesser de se battre, contre toutes les machines à broyer, quelles qu’elles soient, de l’antiterrorisme, jusqu’au tractopelle à Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui », estime-t-elle.

Dix jours pour faire appel. Son avocate Marie Dosé salue pour sa part une justice impartiale : « C’est important de comprendre là que l’institution judiciaire est vraiment indépendante, qu’elle a regardé, critiqué, qu’elle a fait oeuvre de contradictoire et qu’enfin, dans ce dossier, on a pu faire oeuvre de justice. »

Et d’ajouter : « j’ose juste espérer que le parquet n’aura pas l’indécence d’interjeter appel, tout simplement parce que l’acharnement doit cesser. » Pour connaître la décision du parquet et savoir si le dossier, examiné par la justice depuis dix ans, a enfin connu son épilogue, il faudra attendre dix jours.